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Auteur : Sven Olov Karlsson

 

Titre suédois : Årsboken [Almanach], 12 nouvelles

 

Nombre de pages : 252

 

Année de publication : 2020

Éditeur : Natur och Kultur

Contact : droits étrangers, Gudrun Hebel, gudrun.hebel@agentur-literatur.de

Sven Olov Karlsson, né en 1971, a grandi à la campagne. Il est considéré comme l’un des auteurs les plus talentueux de sa génération, et a publié à ce jour huit livres. Ses romans, recueils de nouvelles et reportages dressent le portrait de la société suédoise contemporaine et de sa population souvent marginalisée. Il tire son inspiration d’auteurs tels que Richard Ford, Flannery O’Connor ou encore Annie Proulx.

Il a été nominé à deux reprises pour le prix August (2013 et 2017), et a remporté entre autres en 2018 le prix Ivar-Lo. Le prix littéraire du magazine Vi a été décerné pour Årsboken en 2020.

Avant de se consacrer à l’écriture, Sven Olov Karlsson a travaillé comme métallurgiste, infirmier, agriculteur et journaliste. 

L’histoire

 

Le recueil regroupe 12 nouvelles qui se rattachent chacune à un mois de l’année.

L’auteur dresse ainsi un tableau de la Suède contemporaine, et déroule par ces courts récits des instantanés de la vie de divers personnages.

La nuit de la Saint-Sylvestre d’une sans-abri, la cinquantaine passée, ouvre le recueil. Elle a trouvé refuge dans une cave, se réveille au milieu de la nuit, et nous suivons le passage de la nouvelle année par les sons qu’elle perçoit venant de l’immeuble et de la ville. Entre souvenirs de sa vie passée et ses démêlées avec un compagnon d’infortune qui se trouve en sa compagnie cette nuit-là, nous sommes les témoins des premières heures de la nouvelle année, entre désolation, tristesse et instinct de survie. 

Puis l’auteur met en scène successivement les journées d’une nourrice confrontée simultanément à un père marginal, aux fortes intempéries et au cambriolage de la crèche (février), les affaires louches d’un informaticien sans scrupule (mars), le destin croisé de deux femmes lors d’une attaque terroriste dans un grand magasin (avril), le jeu de deux enfants livrés à eux-mêmes le soir de la noce de leur parent et du drame qui se prépare (mai), l’obstination d’un passionné de voitures anciennes, âgé et malade, se préparant pour un ultime défilé (juin), le destin d’un couple de paysans peinant au travail, jusqu’au décès tragique de l’un d’eux (juillet), et la première expérience d’une enfant confrontée par téléphone aux pressions d’un charlatan (août). L’automne s’ouvre sur les questionnements d’un steward homosexuel sur sa carrière, ses voyages incessants et ses amours (septembre), les souvenirs croisés d’un père récemment séparé, en week-end avec ses trois enfants, et de l’électricien venu les secourir (octobre), l’engagement soudain d’un journaliste, suite à une douloureuse attente aux urgences de l’hôpital, pour la défense des arbres du cimetière où repose ses parents (novembre), et pour clore l’année le destin de deux femmes autour des toilettes d’une galerie commerciale bondée, à quelques jours de Noël (décembre).

 

 

 

Analyse

 

Sven Olov Karlsson dresse un tableau sans fard de la vie quotidienne dans la Suède contemporaine.

Les récits sont condensés dans le temps et présentent un large panel de personnages sans lien les uns avec les autres, issus du bas de l’échelle sociale jusqu’à sa frange supérieure. Tous ont des vies pressées, connectées ou fatigantes.

Le lecteur colle au plus près du vécu de chacun, grâce à un rythme narratif soutenu, l’amenant à se reconnaître inconsciemment dans certains personnages. La notion de labeur et de pénibilité à la tâche n’est jamais loin, ni l’incongruité de certaines scènes pouvant nous paraitre familières.

Avec son lot de rebondissements souvent inattendus, l’auteur parvient toujours à nous surprendre, sachant maintenir le suspense et pimenter des situations apparemment banales en des moments comiques.  

Les nouvelles de Sven Olov Karlsson se lisent avec délectation. Elles donnent un instantané de la vie en Suède, et des mille facettes qui la composent. Elles jouent de surcroit sur le déroulé d’une année et des saisons, concept voulu par l’auteur afin de donner aux nouvelles un caractère unique, avec en filigrane le rôle du climat, si central dans le quotidien de la Suède. On passe ainsi des rigueurs du froid en janvier à la chaleur suffocante de juillet, avant de basculer vers les fraîcheurs automnales et les lourdes chutes de neige de décembre. Toutes ces caractéristiques climatiques venant selon les histoires influer à la fois sur leur cours et l’humeur des protagonistes.

Le titre de la 7e nouvelle, Almanach (juillet), donne son nom au recueil. 

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