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Auteur : Jan Henrik Swahn

 

Titre suédois : Nekob (le mot ”Nekob” est l’inversion du substantif suédois ”Boken”, qui signifie ”Le livre”. Il est attribué par le narrateur à son grand projet littéraire)

 

Nombre de pages : 317

 

Année de publication : 2017

 

Éditeur : 10-Tal Bok

Jan Henrik Swahn, né en 1959, grandit à Malmö et Copenhague. Il a publié onze romans depuis 1986 chez Albert Bonniers förlag. 

Il reçut en 1997 le prix littéraire décerné par la Tjänstemännens Centralorganisation pour Pengarna (1996), puis en 2001 le prix littéraire de Göteborgs-Posten.

Il a été rédacteur en chef de la revue Bonniers Litterära Magasin entre 1997 et 1999. 

Parallèlement à son travail d’écrivain, il poursuit divers travaux de traduction du polonais, du grec, du français, du danois et de l’arabe. En 2017, il  a reçu le premier prix international de Kulturhuset Stadsteatern (Stockholm) pour la traduction de l’oeuvre d’Olga Tokarczuk, prix Nobel de littérature 2018.

Jan Henrik Swahn est traduit en grec, en hébreu, en polonais et en russe. La revue du ”Serpent à Plumes” a publié dans son numéro d’octobre 2018 une nouvelle de lui. 

L’histoire

 

Gunnar Mellberg sort du lycée avec d’excellentes notes et une série de prix gagné lors des compétitions d’athlétisme. Dix ans plus tard, il est promis à une brillante carrière d’entraîneur. Sa première mission à l’échelle internationale sera d’entraîner l’équipe égyptienne d’athlétisme en vue des Jeux olympiques de Londres. Lors d’une visite rendue à une compétition scolaire, il tombe amoureux d’une adolescente de seize ans, Anna, originaire d’Alexandrie. La vie et l’amour forment désormais un tout. Ils fondent une famille et voyagent de par le monde. Gunnar entraîne Anna au tennis et elle participe à une série de tournois. Mais la discipline n’est pas son fort : elle veut profiter de la vie.

La crise de Suez et des problèmes de santé viennent contrecarrer la carrière de Gunnar, mais le coup d’État de 1967 en Grèce lui ouvre de nouvelles perspectives. Après quelques années passées à Riyad, au ministère des Sports, il endosse l’habit de journaliste et devient correspondant du quotidien Göteborgs-Posten pour la région méditerranéenne et proche-orientale. Du journalisme et des voyages naît l’idée de devenir écrivain. Le rêve se transforme en obsession. Et lorsqu’Anna et lui se séparent, c’est NEKOB qui va donner un sens à son existence. De plus en plus, la vie nomade de journaliste, qui le plongera notamment au cœur de la révolution iranienne de 1979, va devenir un alibi pour sa nouvelle vie de séducteur et d’écrivain. Mais où va-t-il écrire son roman ? Où trouve-t-on les conditions idéales pour la création littéraire ? Peut-on simplement devenir un grand écrivain ? 

 

 

Analyse 

 

L’histoire d’un homme qui a tout, mais qui ne le voit pas, pour ensuite tout perdre, sans le voir non plus, telle est la destinée de Gunnar. Nekob est un roman fort, par instant troublant, sur la peur de l’homme de rater sa vie, de ne pas être à la hauteur des obligations et des attentes d’autrui. 

Pour la rédaction de Nekob, l’auteur s’est inspiré de la riche matière laissée par Gunnar Mellberg (notes de travail, journaux intimes, almanachs …). Il combine dans un subtil mélange d’humour, de sérieux et de sarcasme ces documents authentiques à des passages plus romancés. Le lecteur avance ainsi parmi ses réflexions sur l’existence, le temps qui passe et l’emploi que le héros en fait, depuis son adolescence jusqu’à la fin de sa vie, en passant du pragmatisme des jeunes années à l’emballement existentiel de l’âge adulte, notamment pendant sa période saoudienne (les descriptions de son quotidien sont kafkaïennes et jubilatoires), grecque, puis iranienne. Puis, après une vie perçue par le lecteur comme un conte, on bascule dans une existence de plus en plus tragique.

Le roman est également le témoignage sur une époque : les soubresauts de l’histoire du Moyen-Orient des années 50 aux années 90, en pleine guerre froide, les révolutions et les crises diplomatiques. Pour le public français, il s’agit d’un angle de perception inédit, proprement scandinave. 

Nekob n’est pas toujours politiquement correct, mais la vie ne l’est pas non plus, et on ne peut qu’être séduit par Gunnar, ses doutes, son acharnement et ses mésaventures. Gunnar écrira-t-il NEKOB ?

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